Réflexion Alimentaire

Comme beaucoup sans doute j’ai été profondément choquée par le récent scandale de la viande chevaline dans les plats « tout prêt ». Non que je sois contre la dégustation de viande de cheval (Aieuuuuuuuux !!! Madame Bardot ne tapez pas sur ma tête s’il vous plait, je sais que plein de gens sont contre mais j’aime le goût de cette viande en revanche j’ai beaucoup plus de mal avec Bunny Lapin … chacun son truc) mais je n’aime pas qu’on me fasse prendre des vessies pour des lanternes.

J’ai donc beaucoup réfléchi à cette question existentielle : Mais qu’est-ce que je mange au fond ?

Depuis pas mal de temps déjà je privilégiais les produits bios ou équitables pour ce qui est du lait, du beurre, des huiles, des pâtes entre autre. Pour les légumes je prends au marché à des producteurs et de plus en plus dans mon jardin.

Je me suis attelé à un état des lieux de mon placard et de mon congélateur, le constat : 50% de produits bruts et 50% de produits préparés (parmi lesquels yaourts et desserts divers, des plats cuisinés et même des steaks hachés !!!). En  lisant les étiquettes je me suis rendue compte qu’il y avait dans ces aliments beaucoup de substances dont je ne connaissais même pas le nom (nom qui me faisait d’ailleurs plus penser à mes cours de chimie qu’à une épicerie fine).

La prise de conscience n’a pas été instantanée, mais le déclic a eu lieux lorsque j’ai sorti ma calculette : yaourts brassés par 8 à 2.48 soit 0.31€ le pot / yaourt maison par 5 à 1.30 soit 0.26 le pot. D’accord cela fait juste 0.05cts d’écarts sauf que, et vous en conviendrez avec moi, on mange souvent deux yaourts de 120g alors que mes yaourts maison font 200g et un seul suffit. La question des yaourts nature fut réglée par ce simple calcul.

Pour ce qui est des desserts genre Danette ce sont des laits gélifiés auxquels on ajoute plein de trucs bizarres (dont le E407 qui serait cancérigène selon une étude de l’institut de Villejuif). J’ai fait quelques recherches  sur les gélifiants naturels : au choix soit la gélatine de porc (mais élevés en batterie avec ce que cela implique de nuisances écologiques) ou les algues Agar-agar (que l’on trouve maintenant facilement en bio même en grande surface). J’ai fait des essais de lait gélifié maison (lait + chocolat en poudre ou en carré+ crème fraîche + 2g d’agar), résultat 2€ les 6 pots (des pots en verre de récup) et rien à voir avec la Danette ni sur le goût, ni sur la couleur, ni sur la consistance, je suis absolument d’accord mais ma recette est plus forte en chocolat (je prends du 70%), moins sucrée et je sais exactement ce qu’il y a dans le pot et en ça j’atteins mon objectif.

C’est donc par les desserts que ma reconversion alimentaire vers le « presque » tout fait maison a débuté.

En continuant mes recherches sur l’agro-alimentaire je suis, bien sûr, tombée sur des sites pro-végan qui m’ont beaucoup interpellé. Par philosophie personnelle je fuis les extrêmes, néanmoins on ne peut rester insensible à certains de leurs arguments, notamment ceux concernant  les coûts de fabrications des viandes et les conditions d’élevage (conditions de vie & alimentation) et d’abattage des animaux. En revanche d’autres arguments peuvent paraitre un peu manichéens, comme par exemple lorsqu’ils refusent de manger du miel sous prétexte que les apiculteurs les enfument pour récolter la divine production (rappelons juste que sans des professionnels rigoureux, comme il y en a beaucoup parmi les agriculteurs, les abeilles occidentales auraient déjà toutes été dévorées par les frelons asiatiques). Tout n’est pas si simple que les vegans veulent bien nous le dire.

Il reste aussi, et heureusement, des arguments en faveur d’une omni-alimentation. Depuis l’Homme préhistorique, l’être humain est un « chasseur-cueilleur » en se sédentarisant il est devenu « éleveur-récoltant » (on pourrait presque dire un locavore). Dans l’évolution de notre espèce, notre physiologie a toujours été celle d’un omnivore. Et si le fait de ne plus consommer de produits animaux n’est pas fondamentalement  mauvais pour la santé, rien ne prouve non plus que le végétalisme soit la panacée pour mourir en bonne santé.

Autre argument en faveur de la viande (et autres produits animaux) c’est le goût… Personnellement j’aime la viande, sa saveur, sa texture et toutes les recettes qu’elle permet de préparer sans doute autant que j’aime les épinards ou le riz.  Donc pas question pour moi de devenir végan, ni même végétarienne.

Mais la viande que l’on trouve dans la grande distribution ne m’apportant pas de certitude sur sa traçabilité, je décidais de me tourner vers le boucher du village qui affiche en grand la photo et la carte d’identité du bœuf dont l’entrecôte siège au milieu de l’étale. Seulement voilà, malgré le sourire du boucher (qui va souvent avec le cul de la crémière) le prix est au moins deux fois supérieur à celui des rayons de Carrefour ou Leclerc.

Au bout de toutes ces réflexions et constatations, j’en venais à tirer mes propres conclusions et à modifier mes habitudes alimentaires :

•  plus de produits tous préparés (je finis ceux que j’ai mais je n’en rachète plus, promis !)
• de la viande et des œufs oui, mais si et seulement si je suis absolument sure de leurs provenance et en fonction de mon budget (donc seulement 2 fois par semaine en générale)
• Beurre, lait, crème en bio (comme les produits céréaliers)
• Fruits et légumes du jardin ou de production locale si possible bio ou issue de l’agriculture raisonnée (je vous reparlerai de la provenance des légumes surgelés et en conserve).

Je ne dis pas que ces produits sont meilleurs au goût. Je dis juste que je veux savoir d’où vient et ce que contient ce que je mange. Je ne veux plus manger de cheval en pensant manger du bœuf. Je vous entends déjà dire que cela coute plus cher, ma réponse est NON ! Et c’est ce que je tente de vous démontrer en donnant le prix de revient de mes recettes.

Enfin je ne fais pas de prosélytisme pro-bio, je partage simplement mes réflexions car elles peuvent être utiles à d’autres je crois. De plus le poste alimentation est souvent central dans le budget d’un foyer occidental et c’est justement l’alimentation occidentale qui est à l’origine de bien des désordres écologique de notre bonne vieille Terre. 

Comments

[Caroline_M]

Effectivement au fond tout cela n'est qu'une question de bon sens ... presque de bon sens terrien et je crois que nos ancêtres se posaient beaucoup moins de questions que nous. Il est sans doute juste temps de revenir aux fondamentaux ...

Merci de votre commentaire Kao ... et à bientôt j'espère C*

[Kao]

Avant toute chose, c'est de prendre du plaisir à se nourrir. La suite viendra toute seule dans le bon sens.

Le plaisir de préparer un met, le humer, le goûter, l'améliorer et le partager peut être énorme mais ça commence bien avant d'être dans sa cuisine. Réflexion sur les repas, des personnes qui seront présentes, des achats à faire, tout un travail fait en amont pour qu'une fois assis tous autour de la table nous puissons partager plus qu'un repas.

Le manque de temps, penser que ça coûte cher n'aide pas à la bonne cuisine, pas pour autant qu'il faut céder à la faciliter d'un Mac Do et des plats tout prêts.

Cuisiner un plat comme on fait un cadeau à quelqu'un qu'on aime, il y aura dedans que de bonnes choses.

La France est l'un des pays où la cuisine est la plus diversifiées du monde. Il y a assez d'idée pour se limiter aux pizzas et poellées surgelés et autres contenus à réchauffés une fois sortis de leurs boites de conserves !